La commune de Crozon sur Vauvre

Histoire et Tourisme

 

 

 

Crozon-sur- Vauvre et son histoire ...

 L’origine du nom...

 

« Crozon » vient du bas-latin crosa désignant un creux, un terrain en dépression, auquel on a ajouté le suffixe –onem donnant l’idée d’un petit creux.

 Le nom de la commune apparaît la première fois dans le titre de « Durandus , Presbiter de Crosone » en 1087, puis sous la forme de Crozon en 1496 ou de Croson au 18ème siècle. Enfin ce nom deviendra Crozon-sur-Vauvre par décret le 19 février 1895.

 Ses habitants sont appelés les Crozonnais et les Crozonnaises.

 

 

Le passé de Crozon...

Au Moyen Age, la paroisse de Crozon relevait de la baronnie de Sainte Sévère. Elle ne formait qu’une simple chapellerie sous le patronage de Saint Germain et dépendait de l’abbaye de Marmoutiers (près de Tours).

En effet, en 1087, un prêtre nommé Durand avait fait don de la moitié de saint Germain à l’abbaye de Marmoutiers. En 1090 Hélie de Sainte Sévère donna la même abbaye, la terre de Chalandraut et la terre de l’Alleu qui formèrent le noyau du prieuré de saint Nicolas de Crozon. Y étaient rattachées des terres situées dans le village même de Crozon.

Les bâtiments du prieuré étaient situés dans le bourg, au sommet de la colline qui borde la rive gauche de la Vauvre. On trouvait encore des religieux dans ce prieuré au début de la révolution.

L’église primitive qui s’élevait dans le cœur du bourg actuel a été démolie et rebâtie en 1856 au sommet de la colline, sur la rive droite de la Vauvre cette fois-ci. Elle a été consacrée le 20 juin 1857 par le cardinal Dupond de Bourges. On peut y admirer un magnifique chemin de croix en pierre du Poitou, sculpté par l’abbé Graillot, curé de cette paroisse de 1885 à 1919. Il semble que ce dernier ait englouti son patrimoine dans la confection de cette œuvre.

 

A la Lande, du château de type féodal, il ne reste que l’imposant bâtiment de l’aile est, situé entre les deux tours carrées et les douves. Les seigneurs de la Lande l’avaient fait construire vers la fin des années 1570 près d’un vaste étang. Il se composait de deux corps de bâtiment à plusieurs étages dont le corps central formant façade, était encadré par de hauts pavillons carrés, couronnés de mâchicoulis et surmontés de toitures aiguës.

Le château actuel fut reconstruit après l’incendie, vers 1860, ainsi que la chapelle par Alice-Victurnienne de Rougé, veuve de François–Charles, marquis de Nadaillac.

La propriété a été récemment démantelée et une famille anglaise est l’heureuse propriétaire du château. Durant les travaux de rénovation de la chapelle, elle a pu découvrir « la chaufferie » qui permettait aux marquises très pieuses de passer de longues heures en prière même pendant les temps froids !

 

Sa période révolutionnaire...

Après la loi du 21 mars 1793 (sous la Terreur) qui exigeait la création d’un comité de surveillance dans chaque commune, Crozon créa le sien le 13 novembre 1793. Dès lors, un mandat d’arrêt fut porté contre trois suspects dont Guillaume et Louis Vergne, qui étaient directeur et commis des forges de Crozon et du fourneau de Cluis-Dessous, pour les propos qu’ils auraient tenus. En fait, on désirait écarter les frères Vergne de la direction d’une industrie capitale à cette époque en temps de guerre et les remplacer par le frère d’un chef révolutionnaire du district de la Châtre. Mais 37 ouvriers témoignèrent en faveur des frères Vergne et les firent libérer trois mois plus tard, le 1er mars 1794.

 

 

Ses forges ...

Profitant des bois environnants (Montpeget, de la Fond du Four, de la Garenne de Crozon) ainsi que de l’énergie hydraulique de la Vauvre, les forges sont nées en 1672. Une clause de l’acte de vente autorisait les signataires, deux maîtres de forges d’Issoudun, à construire une forge au « Moulin de Creuson ». Elles ne formaient qu’un établissement avec Cluis : la forge de trois feux et la fonderie étaient à Crozon sur un nouvel étang, le haut fourneau à Cluis-Dessous, sur le cours de la Bouzanne.

Les « gueuses » de fonte (d’environ 50 kg) étaient transportées de Cluis par des mules mais les chargements les plus lourds, qui pouvaient aller jusqu’à deux tonnes, étaient tirés par des bœufs.

A la grande forge on laminait du gros fer : essieux, longues barres rondes et plates. A la petite forge, un peu plus loin, on fabriquait des outils.

Les forges ne fonctionnaient pas toute l’année et la main d’œuvre était saisonnière. Les ouvriers, étrangers à la région le plus souvent, travaillaient une saison et partaient vers d’autres sites. Mais on dit qu’au plus fort de l’activité, entre 150 à 200 ouvriers travaillaient sur celui de Crozon.

A un kilomètre de l’église, sur la route d’Aigurande, on peut voir la maison du maître de forge et les logements des ouvriers forgerons comme la longue écurie où se reposaient les mulets. Les plans d’eau et la chaussée sont encore en place et le sol, par endroits, est resté noir...

Les forges de Crozon, comme celles de la région, disparurent à la fin du XIXème siècle avec l’apparition de la sidérurgie au coke dans l’est de la France.

 

Ses mines de plomb argentifère ...

En 1892, un ingénieur des mines conclut à « l’existence de minerai de haute teneur, se prolongeant sur une étendue susceptible d’une exploitation rémunératrice d’une centaine d’années de durée ». Quelques années plus tôt, en 1880, Monsieur Aussourd avait découvert le gisement de Montmarçon près du moulin Brigaud. Des travaux de recherche jusqu’en 1892 aboutirent à l’institution d’une concession. Une société fut constituée le 7 juin 1899 pour la mise en valeur, le développement et l’exploitation des gisements de Montmarçon sur une étendue de 135 hectares.

Les manœuvres étaient locaux mais les mineurs plus difficiles à recruter. Soit une cinquantaine d’ouvriers au gisement. En 1900 ont été extraites 15 tonnes de minerai à 70% de plomb et 40 tonnes à 20%.

Mais devenue la propriété de la société des mines de Montmarçon, la concession resta inexploitée et à défaut de paiement de la redevance fixe, elle fut déchue, entraînant le mécontentement des habitants qui avaient pris des obligations dans cette société !

Un hôtel de Crozon porta le nom d’  « Hôtel des mines » et aujourd’hui on peut découvrir le dernier vestige de l’exploitation minière avec la locomobile à vapeur se trouvant près de la mairie.

                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                           d'après un article de la Bouinotte.